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 Dossier TBX sur les baptêmes étudiants à Bruxelles

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KIKI 69
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KIKI 69


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MessageSujet: Dossier TBX sur les baptêmes étudiants à Bruxelles   Dossier TBX sur les baptêmes étudiants à Bruxelles EmptyJeu 4 Oct 2007 - 15:35

La Tribune de Bruxelles : http://www.tbx.be/fr/Dossier/169/app.rvb

La saison des baptêmes étudiants bat son plein à Bruxelles. En perte de vitesse, cette tradition folklorique se remet en question. Immersion totale à l’Université Libre de Bruxelles.

Ils vous aborderont peut-être dans les rues de Bruxelles, à un feu rouge ou à la sortie d’une grande surface, vers la mi-novembre pour vous demander une pièce de monnaie. “Ils”, ce sont les étudiants baptisés des écoles supérieures et universités bruxelloises qui comme chaque année à la même période partiront en “Quête” pour financer leur St Verhaegen ou St Nicolas. Toujours coiffés d’une penne ou d’une calotte, parfois affublés d’un tablier, tous ont passé leur baptême. Soit un rite initiatique (à ne pas confondre avec le bizutage français) jalonné de plusieurs épreuves (appelées “activités”) se déroulant de septembre jusqu’au mois de novembre.

Humiliant, dégradant, choquant… A voir les “bleus” et “bleuettes” (étudiants aspirant au baptême) s’agenouillant en “gueule en terre” devant leurs comitards (baptisés des années précédentes), mangeant sur ordre des aliments peu ragoûtants (ail, œufs crus…), le spectateur non averti pense immédiatement à une coutume barbare. “Il ne faut pas réduire le baptême étudiant à ce qu’on en voit de l’extérieur”, tempère Maxime Jamar, délégué folklore à l’Association des Cercles Etudiants (l’ACE coordonne une trentaine de cercles étudiants) de l’Université libre de Bruxelles. “Le baptême joue non seulement un rôle d’intégration mais pousse aussi le bleu ou la bleuette à se remettre en question”, poursuit-il. “A l’ULB, les cercles folkloriques ont ainsi à cœur de transmettre aux nouveaux certaines valeurs qui leur sont chères parmi lesquelles, le libre examen”.

Une mécanique bien huilée.

Si de prime abord, le monde folklorique étudiant semble se résumer à une bande d’“anciens” se réunissant sur un coup de tête pour boire et faire souffrir les “nouveaux”, le mécanisme se révèle beaucoup plus complexe et moins réducteur. Sans rentrer dans les détails, Audrey Hanson actuelle présidente du Cercle La Cambre et “comitarde” de baptême explique ainsi que “chaque activité est guidée par un thème, et se voit planifiée à l’avance sur un calendrier. Les baptisés entrant dans le comité de baptême sont par ailleurs triés sur le volet par ceux des années précédentes. Nous cherchons avant tout des personnes responsables qui ont la tête sur les épaules, savent gérer un groupe, surveiller tout débordement et gérer la sécurité des bleus. Au-delà de cet aspect, nous organisons aussi des réunions de debriefing après chaque activité pour discuter de ce qui s’est bien et moins bien passé. Ca nous permet de rectifier le tir et de garder une ligne cohérente par rapport aux messages qu’on veut leur faire passer “.

Parrainage social… aussi.

De nombreuses facultés à l’université ou écoles supérieures disposent ainsi d’un cercle où ils se réunissent, constitué en asbl. A leur tête on retrouve donc l’ensemble des membres du bureau (président, vice-président, secrétaire, trésorier) suivis d’une série de postes destinés à assurer en pratique les objectifs de l’association. Si le folklore fait partie des prérogatives de beaucoup d’entre eux, une foule d’autres attributions – également destinées aux non baptisés – émaillent leurs structures. “Les cercles étudiants sont loin de se limiter au baptême”, lance Dawance Thomas, président de l’ACE. “La vente groupée de syllabus, de résumés, la mise en place de voyages, de bals de fin d’année, du parrainage social sont quelques-uns des nombreux exemples les plus frappants (ndlr : sans oublier leur collaboration à des opérations sociales telles que l’opération thermos en faveur des sans-abri). Il ne faut par ailleurs pas oublier que le baptême n’est pas obligatoire pour participer à la vie d’un cercle. Le Cercle des Sciences a ainsi par exemple été chapeauté par un président non baptisé il y a quelques années”. Et de fait, face à la perte de vitesse constante du baptême étudiant (malgré un cru 2007 qui s’annonce bon avec approximativement 600 “bleus” à l’ULB), les cercles étudiants folkloriques s’adaptent et montrent un visage moins sectaire et plus réfléchi que par le passé. La condition sine qua non sans doute à la survie de cette tradition folklorique et orale rare.

Philippe Close, ex-comitard devenu échevin bruxellois.

Actuel échevin en charge du Personnel et du Tourisme pour la Ville de Bruxelles, Philippe Close est passé par la case baptême au Cercle de Droit à l’Université Libre de Bruxelles en 1990. Au-delà de son parcours au sein de la faculté de droit, son implication associative au sein de l’ULB se divise en deux temps. Pendant deux ans, l’ex Directeur de cabinet de Freddy Thielemans a été “comitard de baptême”, donc membre du comité de baptême de ce même cercle. Pour ensuite se diriger vers des activités plus culturelles au sein du Cercle du Libre Examen (pour y organiser des conférences et gérer un journal d’information) et à l’Association des Cercle Etudiants.

Rencontre avec un ancien mangeur de verres de terre.

Quels souvenirs gardez-vous de votre expérience folklorique à l’université ?
C’est une période assez spéciale de la vie. In abstracto, ça a l’air assez ridicule mais en tant que comitard, j’ai mangé pour la première et la dernière fois de ma vie un verre de terre. C’était pour impressionner les bleus, pour les pousser à se dépasser. Car il ne faut pas oublier que le baptême est avant tout un show, une pièce de théâtre. Il m’est déjà aussi arrivé à l’époque de finir nu, ce qui est logique pour un garçon dans un comité de baptême. Mais au-delà de cet aspect très réducteur, le folklore étudiant n’est qu’une initiation vers le monde des cercles étudiants beaucoup plus large. Un milieu vraiment intéressant car on y trouve de l’interaction, de l’échange d’idées.

Vous sentez-vous encore un peu étudiant dans l’âme ?
J’espère, car je veux continuer à apprendre et garder ma faculté d’indignation. Pendant des grèves étudiantes, on a déjà muré l’entrée du rectorat… Avec l’aide d’étudiants en Polytech et en Sciences car nous autres, juristes ne savions pas monter un mur (rires). Je n’agirais plus comme ça aujourd’hui mais la façon dont on l’avait fait était non violente et très symbolique.

Avez-vous gardé des contacts avec d’anciens baptisés ?
Beaucoup de gens que j’ai croisés au Cercle du Libre Examen se retrouvent en politique actuellement. Mais je garde beaucoup d’amis en dehors de la politique également. Je suis aussi resté très proche d’Etienne Wéry, l’actuel directeur financier de la RTBF, qui était à l’époque président de baptême Solvay. Mais il ne faut pas chercher une symbolique trop forte dans ces liens si ce n’est de l’amitié…

Votre surnom de baptême ?
Vu qu’à l’époque je faisais beaucoup de Rugby, on m’a surnommé le bleu Arnold, en référence à mon physique. Je tiens à préciser que je n’en fais plus depuis cinq ans à cause de problèmes aux genoux (rires)…

Comment interprétez-vous la baisse de fréquentation des baptêmes étudiants ?
Le baptême doit être réfléchi et se remettre en cause car lorsqu’il a été créé, c’était pour briser des tabous qui aujourd’hui le sont beaucoup plus tôt chez les jeunes. Donc, les cercles devraient plutôt réfléchir à l’implication collective des étudiants. Ca va paraître bizarre que je dise ça, mais je trouve qu’il est important que les étudiants n’aillent pas à l’unif que pour les cours mais aussi pour s’impliquer dans la vie étudiante. Si les baptêmes étudiants se radicalisent, ils n’iront pas bien loin. Ils doivent continuer autour de l’humour, de l’auto dérision et un peu de transgression. A cet âge-là c’est nécessaire.

La Maison de la Casquette, épicentre du folklore étudiant.

Nichée à quelques pas de la place Sainte Catherine, au cœur de Bruxelles, la Maison de la Casquette est une étape obligatoire pour tous les “bleus” et “bleuettes” sur le point d’être acceptés au baptême. Chaque année, de novembre à décembre, ces derniers se pressent au 29, rue de Flandre pour acheter leur penne ou calotte, et tous les accessoires nécessaires à la décoration de leur futur couvre-chef. Ouverte en 1890, la boutique n’était à l’origine qu’un magasin de casquettes et chapeaux traditionnels. C’est finalement par hasard qu’en 1927, les représentants des facultés de droit, de médecine et de chimie de l’ULB sont venus effectuer une commande spéciale demandant de la couleur (pour représenter chaque faculté) en plus à leur penne. La Maison de la Casquette s’est chargée de la commande et a déposé un brevet qu’elle détient toujours aujourd’hui. Un accessoire vestimentaire important puisqu’à l’époque, il indiquait le statut social de son possesseur (dont celui d’étudiant).

Dirigée par Roger Vanderlinden, représentant de la troisième génération, l’auguste échoppe “n’a que deux mois de délais pour fournir 2000 couvre-chefs préparés sur mesure” confie ce dernier. Soit une production destinée à toutes les têtes étudiantes wallonnes, bruxelloises et louvanistes. Toutes les pennes et calottes croisées dans ces régions y sont confectionnées. La fabrication se fait à la main dans l’atelier arrière de la boutique. Avec l’épouse et la mère de Roger Vanderlinden, également aidé par une ouvrière à plein-temps. “Jusqu’au début du mois de décembre notre atelier tourne de 7h du matin à 11h du soir, six jours sur sept. Nous recevons beaucoup de bleus qui viennent essayer leur penne en présence de leurs comitards, ce qui donne parfois lieux à des scènes cocasses” poursuit Mr. Vanderlinden. Quant aux tentatives frauduleuses d’achats de pennes ou calottes par des non baptisés, si le gérant de la boutique avoue “ne pas être là pour faire la police et mener des enquêtes, certaines questions posées aux demandeurs louches les démasquent immédiatement”. Si les mouvements de va et viens s’intensifieront donc dans les prochaines semaines, le patron de la maison de la casquette avoue assister au déclin du baptême “nous vendons 10 à 15 pc. de couvre-chefs en moins depuis de nombreuses années. Les mœurs actuelles ont changé : on attend plus d’avoir 18 ans et d’entrer à l’université pour découvrir la guindaille. C’est bien triste”.

Dictionnaire non exhaustif de survie en milieu folklorique étudiant bruxellois.

Association des Cercles Etudiants (ACE) : structure coordonnant une trentaine de cercles étudiants liés à l’Université Libre de Bruxelles et servant de relais entre les autorités académiques et les cercles.

Association des Cercles du Supérieur (ACS) : équivalent de l’ACE qui regroupe et fédère 22 cercles folkloriques d’écoles supérieures bruxelloises. On y retrouve des “pennés” et des “calottés”. L’association qui compte indirectement 500 membres actifs s’occupe entre autre de la location de salles pour les diverses activités des cercles.

Activités : leur nombre varie selon les cercles, mais elles tournent généralement autour d’une dizaine. Chacune d’entre elles vise un objectif précis. Le “Pic Nic “entend ainsi provoquer la rencontre entre différents cercles tandis que le “Parrainage” donne un parrain et une marraine au “bleu”.

Bleus, bleuettes : étudiant(e) prenant part aux activités de baptême et aspirant à décrocher sa penne ou calotte.

Calotte : couvre-chef porté par les étudiants ayant fait leur baptême et suivant leur cursus dans l’enseignement catholique.

Comitard de baptême : arborant une toge et coiffé d’une penne ou calotte, ces anciens étudiants s’occupent d’organiser et d’encadrer les activités des bleus. Ils ne s’adressent à ces derniers qu’en hurlant.

Comitard de cercle : il arbore une toge ouverte. Son rôle est de prendre en charge un point précis de la gestion de son cercle (sponsoring, excursion, trésorerie, journal d’info etc...).

Étoiles : vissées au-dessus de la visière de la penne ou sur le flanc de la calotte, elles indiquent le nombre d’années d’études effectuées par l’étudiant. Les dorées représentent les réussies et les argentées les ratées.

Jefke/Fuse : hauts lieux des soirées étudiantes à Bruxelles…

Lancer de gobelet : activité typiquement bruxelloise consistant à jeter en l’air son verre (pas tout à fait vide) en soirée…

Poils, plumes : étudiant baptisé qui n’est ni comitard de baptême, ni comitard de cercle. Son rôle en bleusaille consiste à soutenir, conseiller et encourager les “bleus”.

Vieux con : ancien baptisé ayant terminé son cursus universitaire ou supérieur. Egalement l’ami des “bleus”.
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MessageSujet: Re: Dossier TBX sur les baptêmes étudiants à Bruxelles   Dossier TBX sur les baptêmes étudiants à Bruxelles EmptyJeu 4 Oct 2007 - 16:21

Citation :
Mais il ne faut pas chercher une symbolique trop forte dans ces liens si ce n’est de l’amitié…

ouarf ouarf mon oeil What a Face
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MessageSujet: Re: Dossier TBX sur les baptêmes étudiants à Bruxelles   Dossier TBX sur les baptêmes étudiants à Bruxelles EmptyVen 5 Oct 2007 - 11:52

Pierre a écrit:
Citation :
Mais il ne faut pas chercher une symbolique trop forte dans ces liens si ce n’est de l’amitié…

ouarf ouarf mon oeil What a Face

Au moins on est pas traité de tortionnaires qui formont de futurs petit pinochetistes Surprised
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MessageSujet: Re: Dossier TBX sur les baptêmes étudiants à Bruxelles   Dossier TBX sur les baptêmes étudiants à Bruxelles Empty

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